Aurélie MEYNIER

Dans mes sculptures, les vides parlent, bousculent, prennent de la place au milieu des pleins. On me dit souvent d’elles qu’elles sont poétiques. La part humoristique, n’est pas négligeable.

 

Le monde moderne est source de déchets en tout genre. Notre mode de consommation génère des déchets en tout genre…

J’aime recycler.

Je recycle des morceaux de tôles, des tubes, des ronds, des carrés.

Je recycle des vieux outils, d’anciens accessoires.

Je recycle des bouts de rien pour en faire un tout.

Je recycle tout ce qui est en métal !

Je les découpe, je les cintre à l’aide de gabarit et à la force de la main et du marteau, je les assemble à l’aide de mon poste à souder et de mon imagination.

Je leurs donne une autre vie, façonnée par mes envies, par mon intuition, par mes émotions.

 

Vous l’aurez compris, mes sculptures sont l’aboutissement d’une passion pour le métal, pour la création en général. Chaque coup de marteau apparaît comme une délivrance que même les mots sont incapables de décrire. J’aime le challenge technique et le défi avec cette matière. J’aime qu’il me résiste… ou qu’il se laisse façonner avec plus de docilité.

 

Au moment où je sculpte, je me laisse conduire par une force créatrice. Je suis à l’écoute des perceptions. Mes doigts tâtonnent, expérimentent, se trompent, essaient, recommencent jusqu’à ce que je ressente une satisfaction dans la forme obtenue, dans l’émotion ressentie. Je laisse le champ libre à ma sensibilité, à mon intuition, à mes émotions intérieures qui me guident dans une recherche constante de l’équilibre, de l’authenticité, dans l’obsession d’ôter au métal cette dureté et cette froideur apparente qui le caractérise. Je mets en avant la souplesse de ce matériau. Les sculptures dansent, nagent, restent très souvent mobiles.

 

Tout est source d’inspiration. Des couleurs, des formes, des émotions. Je me sers de tout ce qui m’entoure pour créer, pour interpeller les sens, pour les faire réagir.